Baudelaire illustre, mieux encore que Chateaubriand, ce qu'on pourrait appeler la résistance moderne aux modernes. Ainsi définie, son anti-modernité est une modernité authentique : celle qui résiste au monde moderne. On s'intéresse donc ici aux rapports ambivalents que l'auteur du Spleen de Paris entretint successivement avec la presse, la photographie, la ville et les artistes de son temps. Baudelaire y apparaît à la fois fasciné et réfractaire aux produits du monde moderne ou à ses conséquences techniques, sociales, psychologiques et artistiques. C'est un autre Baudelaire qui apparaît alors : celui qui allie horreur et extase face aux métamorphoses de son temps.