Selon le voeu de Baudelaire, Les Fleurs du mal devaient s'intituler Les Limbes, ce lieu incertain où son désespoir hésitait entre le ciel et l'enfer, entre un idéal de pureté et ce mal du siècle exaspéré qu'il nommait le Spleen. Partagé entre l'horreur et l'extase de vivre, dans cette oeuvre qui se confond avec sa vie, il a tenté de le repousser parle culte du Vice et des paradis artificiels, du Voyage et de l'Exil, de la Beauté, de la Volupté et de la, Mort. Dans ce livre atroce, j'ai mis tant mon coeur, toute ma tendresse, toute ma religion, toute ma haine ce livre dont le pouvoir d'enchantement semble, aujourd'hui encore, infini.