A un écrivain célèbre arrivant en France -je crois que c'était Oscar Wilde- le douanier, à Calais, demanda s'il avait quelque chose à déclarer: " Oui, répondit-il, mon amour pour la France. " C'est aujourd'hui à Julian Barnes de déclarer le sien. Un amour plein de surprises et de rebondissements- car c'est une longue histoire, elle a commencé quand il avait 14 ans -, un amour vache parfois, passionné toujours, un amour gai, drôle, léger et profond, qui n'a fait qu'aller en grandissant. Un amour indéfectible, qui touche à tous les domaines : la cuisine (même si les tomates vinaigrette, au tout début, ça a été dur, ainsi que le rosbif vraiment saignant), le sport (Barnes est un fan du Tour de France et il est même allé sur le Ventoux en mémoire du pauvre Simpson), la peinture (voir entre autres les superbes pages sur Courbet), la chanson (quand on aime Brel, c'est pour la vie), le cinéma (Truffaut ou Godard, faut-il choisir ?) et, bien sûr, évidemment, la littérature, Flaubert encore et toujours, George Sand, Mallarmé, Baudelaire. Et tant d'autres, artistes, intellectuels, paysans, citadins, que Julian Barnes a connus, aimés, et dont il adore parler. Composé de 17 chapitres, tous plus succulents les uns que les autres, qui se dégustent lentement, pour prolonger le plaisir, Quelque chose à déclarer est un chef-d'oeuvre d'humour et de tendresse.